L’incertitude du peut-être
J’aime l’incertitude du peut être.
Tout n’a pas à être certain. Tout n’a pas à être définitif.
Parfois, on voudrait s’assurer rien ne changera. On voudrait s’assurer que tout restera parfaitement identique. On voudrait s’assurer que cette chose qui nous rend bien ne va disparaitre. On voudrait s’assurer que cette personne qui nous rend heureuse ne va pas nous quitter. On voudrait s’assurer que l’équilibre que l’on a eu tant de mal à établir ne va pas vaciller.
Alors on cherche des certitudes. On cherche des garanties. On cherche des engagements. Des engagements de ne rien changer. Des engagements de présence. Des engagements de sentiments.
Parfois, on voudrait tellement que les choses ne changent pas que l’on ne pense plus qu’à ça. Obtenir la certitude que demain, dans un mois, dans un an, rien n’aura changé. En avoir la garantie, la promesse, l’engagement.
Parfois, on se laisse envahir par ce besoin de certitude. Envahir par ce besoin de stabilité. Envahir par ce besoin de sécurité. Envahir par ce besoin de garanties, de promesses, d’engagements. Et alors ce besoin de certitude, ce besoin de stabilité, ce besoin de sécurité, ce besoin de garanties, de promesses, d’engagements réclament toute notre attention. Toute notre énergie. Toute notre conscience.
Alors, parfois, on oublie d’en profiter. De cette chose qui nous rend bien et que l’on ne veut pas voir disparaitre. De cette personne qui nous rend heureuse et que l’on ne veut pas voir partir. De cet équilibre si fragile que l’on a réussi à construire.
Parfois, on voudrait tellement s’assurer que rien ne changera que l’on oublie de profiter de ce qui est. De ce qui est présent. De ce qui est là. De ce qui est réel. De cette chose que l’on ne veut pas voir partir et dont on perd pourtant conscience. De ce bien-être que l’on veut se garantir à vie et dont on oublie pourtant de profiter, maintenant, tout de suite.
J’aime l’incertitude du peut être. J’aime le fait d’accepter de ne pas savoir. De l’accepter pleinement. Pas comme une frustration. Pas comme quelque chose que l’on me refuse. Pas comme quelque chose qui me consume.
J’aime l’incertitude du peut être comme un cadeau ; Comme une surprise. Une vraie surprise. La surprise dont personne ne sait ce qu’elle contient. La surprise que personne ne peut révéler. L’essence même de la surprise. L’incertitude totale. L’excitation de la découverte perpétuelle.
Parfois, on voudrait s’assurer rien ne changera. Parfois on voudrait s’assurer que tout restera parfaitement identique. Désespérément.
Et parfois, un jour, on comprend que l’on se saura jamais. Que l’on aura jamais vraiment de certitudes. Que l’on n’aura jamais vraiment de garanties. Ni de présence. Ni de sentiments. Ni d’engagement.
Alors, parfois, on apprend à aimer l’incertitude du peut être. Sincèrement. Profondément.
On apprend à embrasser notre bien-être, sans concession, sans retenue, sans arrière pensée. À l’embrasser pleinement. A l’embrasser pour profiter. Pour profiter pleinement de chaque moment présent. De chaque moment présent tant qu’il est la. Tant qu’il est là.
A profiter de ce moment précieux. De ce moment unique. Pas pour ce qu’il sera. Pas pour ce qu’il ne sera pas.
On apprend à profiter de ce moment pour ce qu’il est, tel qu’il est.
A profiter de chaque moment présent. A profiter de chaque moment à venir que l’on ignore encore.
J’aime l’excitation de l’inconnu. J’aime l’incertitude du peut être.