Mon fils j’aimerais changer le monde pour lui. J’aimerais que tout le monde ait envie de jouer avec lui. J’aimerais aller demander pour lui. J’aimerais tout planifier, tout orchestrer pour que tout se passe bien pour lui.
Nous sommes en voyage et il a envie de jouer au football avec des enfants du coin. Et moi, j’ai envie d’aller voir les enfants. De leur parler. De leur demander pour qu’il joue avec eux. De leur expliquer qu’il n’est pas très à l’aise socialement. Qu’il va peut être faire n’importe quoi mais qu’il faut le soutenir.
Et pourtant je ne fais rien. Je m’assois. En retrait. Je le regarde sur le bord du terrain. J’essaie de lui donner quelques conseils. Se rapprocher du terrain. Ne pas piquer la balle. Attendre. Attendre que la balle sorte, la renvoyer. J’attends dans l’ombre de l’arbre. Patiemment. Comme lui. Comme lui qui me demande pourquoi ils ne jouent pas avec lui. Mais qui continue à attendre. Patient, souriant, jusqu’à ce qu’une balle de perde. Enfin. Jusqu’à ce qu’il la renvoie maladroitement. Sans s’imposer.
Jusqu’à ce qu’enfin, on lui propose de jouer. Jusqu’à ce qu’il m’oublie. Heureux.