Le besoin d’exclusivité de la fille unique
Parfois, quand on est fille unique, on peut avoir un certain besoin d’exclusivité. Une impression qu’il n’y a que dans un rapport exclusif que l’on peut être aimée. Une impression que tout autre est une menace à l’amour que quelqu’un nous porte. Une impression d’avoir tellement besoin de tellement que tout risque à tout moment de s’arrêter. Un besoin d’exclusivité, une besoin de totalité.
Quand on est fille unique parfois on voit tout de façon bilatérale. Toujours entre deux personnes. Toujours entre une autre personne et soi. Pas par égoïsme. Pas par égocentrisme. Juste comme une impression inconsciente que l’air que l’on respire ne provient que d’une seule source. Une seule source qui doit nous nourrir en continu. Une sensation d’asphyxie quand cette source ne s’occupe pas de nous.
Et un jour on s’aperçoit que non. On s’aperçoit qu’on l’on peut vivre en même temps que les autres. Juste à côté. Se nourrir du même air. Parfois même du même amour. Diversifier les sources. Apprendre à respirer moins fort, moins vite quand c’est nécessaire. Comprendre que l’attention n’est ni limitée ni indivisible. Qu’il n’y a pas à s’inquiéter. Qu’on n’a pas été fille unique parce que nos parents n’avaient pas assez d’amour pour plusieurs enfants. Qu’on n’a pas à avoir peur toute vie d’être abandonnée parce que quelqu’un autre entre dans le cercle d’attention d’une personne à qui l’on tient.